Le grès cuit, c’est comme de la pierre, c’est le solide, la permanence. Les fils de coton colorés, c’est fragile, léger, inconstant… Comment associer les deux dans une sculpture ?
La Raccommodée
Fils de chaine – un lieu, un temps, une famille…
Une distribution hasardeuse, qui devient presque invisible parfois,
mais toujours là, que ça te plaise ou pas.
Fils de trame – quelques vraies rencontres, des millions de petits choix imperceptibles qui dessinent peu à peu le motif d’une vie.
Plus ou moins original, plus ou moins répétitif, plus ou moins à ton goût, mais le tien.
Parfois, un fil casse – accident ou excès de tension.La plupart du temps un nœud suffit, le tissu gagne en épaisseur ce qu’il perd en clarté.
Mais certains accrocs ne sont pas si faciles à réparer, et la déchirure menace jusqu’aux fibres les plus intimes de ton être – la vie ne tient si souvent qu’à un fil !
Alors il faut repriser, renouer ce qui s’effiloche, tisser de nouveaux liens pour guérir et survivre.
Certains textes me viennent en français, d’autres en anglais, parfois un peu des deux… Ce poème voulait naître en anglais aussi :
On the mend
Warp threads – where, when, who raised you…
A chance distribution, almost invivible sometimes, but always here, wether you like it or not.
Weft threads – some real encounters, millions of tiny choices, to make a life pattern.
Maybe not so new, not very bold, but yours.
Now and then, a thread snaps – by accident, or under too much stress. Most of the time, a knot will do, the fabric gains in thickness what it loses in sharpness.
But some tears are not so easy to fix, and the rip threatens the very fiber of your being – so often your life hang on the line !
Then you have to mend the fraying ends,
weawe new threads in to heal and live.